01b: St Jean-Pied-de-Port à Roncevaux par l’alternative

Départ pour Roncevaux par le chemin d’hiver ou de printemps pluvieux

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du Camino. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-st-jean-pied-de-port-a-roncevaux-par-le-chemin-dhiver-36600295

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en Europe de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. Cliquez sur le titre du livre pour ouvrir Amazon.

Le Chemin de Compostelle en Espagne. VIIA. De St Jean-Pied-de-Port à León par le Camino francés

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Ce matin, la pluie tombe sur St Jean-Pied-de-Port. Nous sommes au début du printemps, à la fin mars. Pour changer un peu, on vous décrira le Camino francés au printemps, quand l’Espagne est encore verte, vivante. Cela vous changera des vues habituelles du parcours en saison, quand tout est brûlé, que la canicule ralentit la marche et affecte sévèrement les organismes des marcheurs sous leurs chapeaux, souvent dérisoires.

On annonce un jour difficile avec de la pluie, de la neige et du froid sur les Pyrénées. La veille au soir, cela jasait ferme dans les restaurants du bourg. Pourrait-on passer le col de Bentarte et le col de Leopeder tout là-haut sur la montagne ? Car bien évidemment, pour tout bon pèlerin, il faut passer là-haut. Les livres qu’ils ont lus, les anciens pèlerins qu’ils ont fréquentés, et bien sûr Internet ont tant raconté cette étape, que de nombreux pèlerins imaginent l’avoir déjà faite moult fois, du moins dans leur tête. Mais, voilà, ce matin c’est la douche froide, manière de dire. A l’Office du tourisme, on annonce que le parcours est fermé depuis la cabane d’Orisson, en direction du col. Il y a du brouillard en abondance et 15 centimètres de neige à 1’500 mètres d’altitude. Pensez-vous que ce genre d’annonce décourage les pèlerins ? La majorité, oui. Car les discussions ont aussi été bon train la veille à propos des risques. On a appris que maintenant le sauvetage était devenu payant, surtout s’il fallait faire appel à l’hélicoptère. On a appris aussi les nombreux incidents qui ont émaillé le parcours, avec de nombreux blessés, des morts aussi par hypothermie chez des intrépides perdus dans le froid, en chemin. Certains pèlerins y iront quand même. Mais, les autres prendront sagement le chemin d’hiver, qui monte moins haut, moins prestigieux. Mais, ce soir, ils arriveront de toute façon à Roncevaux, eux aussi. Hélas, ce parcours, c’est quand même longtemps la route du col.

Voici les deux chemins possibles pour gagner Roncevaux. Aujourd’hui, nous suivrons donc la variante de Valcarlos.

Difficulté du parcours : Ne croyez surtout pas que si l’étape est plus facile, elle est de tout repos. Les dénivelés (+1147 mètres/-387 mètres) sont importants. La première partie jusqu’à Valcarlos n’est pas trop difficile, mais la route monte et descend tout le temps, parfois en pentes assez soutenues. Mais à partir de Valcarlos, le chemin est difficile, aussi difficile que si vous aviez suivi le parcours d’été. Il y a tout de même un col à franchir, même si le col d’Ibañeta n’est pas le col de Leopeder. Et si vous passez par ici dans un printemps pluvieux, vous serez frigorifié. Une fois au col, la descente sur Roncevaux est facile, ce qui n’est pas le cas de la descente depuis le col de Leopeder.


Dans cette étape, vous marcherez surtout sur la route :

  • Goudron : 16.1 km
  • Chemins : 6.9 km

Nous avons fait le parcours jusqu’à León d’une traite, dans un printemps froid et pluvieux. Dès lors, de nombreuses étapes ont été faites sur un sol détrempé, le plus souvent dans la boue collante.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Au début, c’est facile, le long des routes, dans la vallée.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté, avec toutefois quelques pentes marquées.

Au départ, le GR65 et l’alternative d’hiver, c’est commun. Il faut monter au-dessus du village, passer la porte d’Espagne, vers une partie des fortifications, au niveau des grands parkings.
Mais, rapidement les deux parcours divergent. Alors que le GR65 continue à monter vers la Route Napoléon, le chemin d’hiver, part à droite sur le goudron du Chemin de Mayorga.
Plus loin, la route passe au village de Uhart-Cize. Il pleuvine déjà, mais les lourds nuages ne présagent rien de bon.
Le Camino, on l’appellera dorénavant ainsi, traverse une partie du village, rejoint la grande route, la D933, la route du col. Dans le village, on reconnaît les maisons basques typiques, blanches avec les fenêtres et les lambris rouges.
Le Camino suit alors un peu la route sur la bande d’herbe, en descendant dans un petit vallon. Certes, le passage de France en Espagne par ici n’est pas très fréquenté, mais il y a toujours de la circulation, même au printemps.
Puis, il quitte la route pour descendre et traverser la Nive d’Arneguy, le ruisseau qui coule dans le vallon du col, un affluent de la Nive qui passe à St Jean-Pied-de-Port.
Peu après, après le pont, il remonte dans les prés. Ici, on ne vous conseille pas de mettre les doigts dans la prise.
Ici, le Camino trouve une autre route qui traverse à plat vers le village de Lasa/Lasse. Dans la région, par mauvais temps, le brouillard s’insinue toujours avec malice, traîne avec plaisir le long de la vallée. Les moutons, sous les chênes s’inquiètent aussi de la météo. Mais, plus encore, les pèlerins engoncés sous leurs capes. Ici, à jeter un coup d’œil sur le bâtiment en dessous, on n’élève pas que le mouton.
La petite route ondule alors un peu dans les prés, sous les chênes, les hêtres et les immenses châtaigniers. Maintenant, il pleut à verse.

Puis, la route descend un peu…
… jusqu’ à se trouver à une intersection, où la route remonte vers le village de Lasse, mais le Camino continue à descendre en direction de la rivière.

Section 2 : Petites balades au-dessus de la route du col.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : ondulations souvent légères, mais parfois nettement plus marquées, autant en montée qu’en descente.

Sous la pluie battante, les pèlerins se recroquevillent sous leur cape, descendent sans piper mot sur la route ruisselante d’eau, pas très loin de la rivière. Dans ces conditions climatiques, aujourd’hui, la majorité des pèlerins porte cape, ce qui reste la meilleure manière de garder le matériel au sec, le marcheur y compris. Mais certains détestent cet appareillage, et se contentent de leurs vestes Gortex et de la protection imperméable de leur sac. Mais, même avec le Gortex, il est illusoire de rester complètement au sec. Peu importe, les habits à l’intérieur du sac resteront secs.
Puis, la route n’arrive pas à se décider pour la descente. Alors, elle remonte même un peu sous les allées de hêtres, de chênes et de châtaigniers.
Elle passe peu après au lieudit Carricaburi, à 2.5 kilomètres de la frontière.
Peu après, la petite route va descendre sans discontinuer vers le fond du vallon.
Dans cette région, deux espèces dominent nettement. Les châtaigniers et les hêtres peuvent atteindre des hauteurs incroyables, et les troncs sont énormes. Les chênes sont plus discrets, et les conifères nettement plus rares.
Au fond du vallon, la route passe près d’une grande surface de déstockage de grandes marques. Nous sommes encore à France, mais la frontière est à deux pas. Cependant, à voir les plaques minéralogiques, ce sont surtout des français qui consomment ici. Les espagnols doivent passer le col, et peu de villages espagnols d’importance sont présents avant Pampelune.
A la sortie du centre, près d’une station-service, le Camino ne part pas sur la route du col, mais sur une petite route parallèle, dans la végétation luxuriante. Ici, la pluie se calme un peu, mais il fait toujours aussi froid, moins de 5 degrés.
Plus loin, un chemin de terre prend le relais de la route. Avec toute la pluie qui a dû tomber ici en ce début de printemps, on comprend l’excédant de chlorophylle qui hante ces lieux. Pourtant, les arbres n’ont encore guère repris leur feuillage.
Peu après, on voit apparaître Arnéguy dans le goulet de la vallée. Avec un tel resserrement, il était facile de définir une frontière, non ?

Section 3 : Sur la route du col.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : cela monte tout le temps, mais en pente assez régulière, rarement marquée. Tout de même, près de 175 mètres de dénivelé positif sur 4 kilomètres.

La route arrive bientôt à Arnéguy, à la frontière. Il n’y a plus rien ici qui marque la frontière, si ce n’est le téléphone portable qui crépite pour annoncer la bonne nouvelle qu’on va changer d’opérateur.
Autrefois, le parcours passait de l’autre côté de la rivière, qui ne s’appelle plus la Nive d’Arnéguy, mais la Luzaide. Maintenant, le Camino suit la route du col. Un pèlerin allemand arrête un autochtone, gesticule indiquant une direction, avec ces mots :“ Der Camino, hier oder nicht ?” Le brave monsieur n’en comprend pas un mot. “le chemin ici ou non ? ”, il vaut mieux savoir quelques mots dans toutes les langues sur le chemin. Le Camino entre alors en Navarre, capitale Pampelune.
Le nom de la route aussi a changé. De départementale en France, elle est maintenant promue au rang de nationale en Espagne, la N-135. La route monte de manière continue, en pente assez légère, sous les châtaigniers. Ici, des panneaux incitent les automobilistes à baisser le pied à cause des pèlerins.
C’est tout de même plus de 3 kilomètres de montée depuis Arnéguy jusqu’à Valcarlos, avec plus de 100 mètres de différence d’altitude. Nous serons montés alors de 300 mètres depuis St Jean-Pied-de-Port.
A l’approche du village, un gros bus doit faire des manœuvres pour dépasser l’armée coréenne en croisade. Ce gens-là ne sont pas belliqueux. Ils sont en nombre croissant sur le chemin. En 2018, ils étaient plus de 5’000 sur le chemin, cette année sans doute encore plus. Aujourd’hui, ils appartiennent au peloton de tête avec près de 2% des pèlerins. Cela peut paraître peu, mais sur le Chemin de Compostelle, c’est comme s’ils s’étaient donnés le mot pour tous commencer à St Jean-Pied-de-Port. Expliquons-nous, mais pour cela, il faut un peu de statistiques. En 2018, 375’000 pèlerins sont arrivés à Santiago, et 10% seulement sont partis de St Jean-Pied-de-Port, soit 37’000 pèlerins. Alors, si tous les Coréens partent de St Jean-Pied de Port, ils représentent maintenant non plus le 2% mais plus du 15%. Et ce chiffre là pourrait bien être de plus en plus réel, tant on en croise sur le parcours.
Deux virages plus haut, la route arrive à Valcarlos/ Luizade, un village étalé sur la route, riche en “albergue”et en restaurants. Comme la pluie a recommencé de plus belle, inutile de dire que les restaurants sont noirs de pèlerins.
Dès la sortie du village, le ballet repart sur la route sous les hêtres et les châtaigniers.

Section 4 : Un petit détour en dessous par la rivière avant de rejoindre la route du col.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème jusqu’à Gainekoleta. Après, cela se gâte sérieusement.

Encore quelques virages de plus dans la nature sauvage, où s’étalent la mousse et la bruyère sous les hêtres et les châtaigniers, et la route traverse le ruisseau de Chapitel…
… et le Camino se décide à quitter la route du col pour emprunter une petite route qui descend vers un hameau au bord de la rivière.
La route descend jusqu’à trouver le hameau de Gainekoleta au bord de la rivière.
Mais, de quoi vit-on dans un coin si perdu, encaissé dans la montagne ? Ici, le Camino traverse la rivière. Nous sommes à près de 7 kilomètres du col d’Ibañeta, qui culmine à 1057 mètres d’altitude. Il faudra bien traverser une bonne fois les Pyrénées.
Ici, un étroit chemin longe la rive droite de la rivière, sous les hêtres et les châtaigniers squelettiques. Plus on monte, plus les châtaigniers perdent en taille.
Plus haut, le chemin retourne de l’autre côté de la rivière. Dans ce vallon encaissé, qui ne voit que rarement la lumière, la mousse s’insinue partout.
En Espagne, des panneaux annoncent toujours une route à venir. Alors, ici l’effort est soutenu sur des escaliers glissants aujourd’hui pour rejoindre la route du col au-dessus.
Alors, le Camino retrouve la route du col.

Section 5 : Encore un peu de route avant le chemin sur une rude montée.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : la partie sportive de l’étape, à près de 15%-20% de pente.

Au printemps, la circulation n’est pas mouvementée sur l’axe. Il y a plus de monde en saison touristique. Mais, ici, en principe, vous ne passerez pas sur cet itinéraire, sauf par gros mauvais temps, ou si, par manque d’entraînement physique, vous ne vous sentez pas capable d’affronter l’autre itinéraire, nettement plus exigeant.

Dans les prés, on retrouve les Manech à tête noire, ces magnifiques moutons présents dans le pays basque français et espagnol.

Le paysage ne change guère sur la route qui monte en pente assez raisonnable, au- dessus de la rivière. La route fait de fréquents virages, c’est une route de col.
Encore un dernier virage sur la route du col, et votre chemin de pèlerinage va changer drastiquement. L’effort, aussi. On va prendre plus de 300 mètres d’altitude en peu de temps.
Les directions principales du chemin de Compostelle en Espagne sont souvent signalées par des poteaux de béton avec la coquille. Souvent de discrets cairns surmontent le poteau. Un chemin caillouteux redescend alors dans le vallon vers la rivière. La descente est courte, mais sèche.
L’eau ne coule pas à un grand niveau dans la rivière, et pourtant, la pluie s’est remise de la partie. On apprendra à Roncevaux que les pèlerins qui se sont aventurés sur l’autre chemin, eux, ont connu la neige. Le froid est saisissant, quelques degrés au-dessus de zéro, et tous les pèlerins que l’on rencontre sont transis de froid. Sitôt passé le ruisseau, la partie de plaisir peut commencer.
Et le chemin se met à grimper dans l’odeur humide de la forêt. Le regard se gorge de vert tendre, car ici la mousse s’insinue partout. Elle s’accroche aux rochers, rampe sur le sol, envahit les troncs et les branches des hêtres aux formes tortueuses, n’en finit pas de s’emmêler aux lichens. On passe dans un autre monde, où les châtaigniers ont disparu, à cause de l’altitude, où les petits hêtres chétifs ont pris le pouvoir.
Un peu plus haut, le Camino s’engage sur un chemin plus étroit, mais plus raide encore, se faufilant sur les calcaires glissants. Il faut s’accrocher, ici.

Sûr qu’une méchante sorcière des contes de notre enfance guigne derrière la porte en dessous. Mais, c’est juste grandiose ce petit vallon qui se perd, qui va vers on ne sait où sous les arbres. On s’attend juste à voir apparaître dans le silence oppressant un ours ou un loup devant soi.

Un peu plus haut, sur l’étroit chemin aux schistes cassants, le chemin laisse un peu la forêt pour un espace plus ouvert, au milieu des fougères calcinées de l’année précédente, et des genêts qui tentent désespérément de mettre leur premier feuillage.
Et le chemin avance ainsi, pendant longtemps, dans un paysage uniforme sous la ligne à haute tension. Non, vous n’êtes pas perdu, il y a toujours la coquille et un pèlerin devant vous. Il est sans doute aussi frigorifié que vous, dans ce froid printemps, avec la pluie qui vous coule du visage. Il faut aussi faire du slalom, pour trouver les touffes d’herbe salvatrices, pour ne pas être enlisé par la boue du chemin.
Le chemin s’élève toujours, ici dans la forêt de hêtres, droits comme des cierges, comme des mâts de navire qui vont taquiner le ciel. Là-haut, la pèlerine coréenne arrivera tout de même ce soir avec beaucoup de peine à Roncevaux.

Puis, le chemin repasse à nouveau dans une zone moins aguichante où on ne voit que la ligne de haute tension, en levant la tête, qui goutte sous la visière. Dame ! On ne peut pas toujours toucher à l’absolu, au grandiose. Alors, il faut à nouveau jouer avec la boue du chemin ou se frotter aux ronces du talus. Pour de nombreux pèlerins, peu importe ! On nettoiera ses chaussures à l’“albergue”.

Mais juste au-dessus, c’est à nouveau le miracle, sur un petit replat, où on reste médusé devant ces hêtres, qui comme les Gorgones de la mythologie, avec leurs chevelures entortillées de serpents, avaient le pouvoir de pétrifier quiconque les regardait. On pourrait rester des heures à regarder ces troncs fantomatiques avec leurs énormes doigts verts qui labourent le sol de la forêt, comme pour mieux s’y accrocher. Mais, il fait de plus en plus froid, et l’hypothermie guette sous la cape qui dégouline.

Section 6 : Encore un peu d’effort pour gagner le col d’Ibañeta, un peu au-dessus de Roncevaux.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : l’effort reste de mise jusqu’au col, à 15%-20% de pente. La descente, même si elle est parfois raide, est sans problème.

Encore quelques virages en forte pente dans cet univers incroyable de silence et de mousse dans la forêt des grands hêtres…
…avant que le chemin ne rejoigne la route du col.
La route du col va faire ici une série interminable de virages, mais le chemin évite la route et part rapidement à nouveau dans la forêt de hêtres. La pente reste sévère.
Bientôt, un épais brouillard se met de la partie, en plus de la pluie qui gicle sur la boue et du vent. Une vraie jouissance, le Chemin de Compostelle, non ? Ici, les pèlerins coréens font un point météo ou un dernier bivouac avant le sommet.
Alors, un dernier petit coup de collier et le chemin arrive au col.

Le col d’Ibañeta ou col de Roncevaux (en espagnol puerto d’Ibañeta) culmine à 1’057 mètres d’altitude. C’est aussi ici qu’arrive le GR65, si on suit la variante à utiliser depuis le col Leopoder par temps difficile. Aujourd’hui, il n’y a pas grand chose à photographier ici, non ? Seuls quelques pèlerins qui grelottent font des exercices voués à l’échec pour retrouver un peu de chaleur. On se demande encore comment les basques ont réussi à trouver à l’époque Roland dans un tel climat.

La descente sur Roncevaux s’amorce juste en-dessous du col. La descente n’est pas longue. Roncevaux n’est qu’à 1.5 kilomètres d’ici, 100 mètres en dessous. Vous ne verrez rien de cet exploit, la pellicule ayant été bien incapable de fixer des images, tant le brouillard était dense.

Ce n’est qu’à l’approche de Roncevaux, que l’on a pu constater que c’était bien dans une forêt de magnifiques hêtres, que nous sommes descendus. Mais, ceci on le savait déjà, étant déjà descendus dans la même forêt par le GR65.
Les pèlerins, en grand majorité, passeront la nuit à l’“albergue para peregrinos”, l’ancien prieuré de la Collégiale de Roncevaux. C’est souvent la course pour trouver une place. Même au printemps, cela peut parfois poser un problème. Mais les pèlerins préfèrent souvent passer par ici à cette période pour éviter la canicule à partir de juin. Mais qui osera prétendre qu’ils préfèrent la pluie et le froid du printemps espagnol du Nord ?
Les plus fortunés iront peut-être à L’hôtel Roncevalles, une ancienne maison de bienfaisance, retapée un peu dans le luxe et le bon goût. Mais, quelque sera le choix, il faudra passer pas mal de temps à se décrotter, à retrouver une température corporelle adéquate, avant d’envisager d’aller siroter une bière ou un verre de vin blanc, au bar de l’hôtel, où il n’y a pour ainsi dire que des américains qui parlent fort. Les coréens, eux, ne fréquentent guère les bars.

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