17: Carrión de Los Condes à Terradillos de Los Templarios

Sur la “Senda de pregrinos” sans fin

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du Camino. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-carrion-de-los-condes-a-terradillos-de-los-templarios-par-le-camino-frances-33877615

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en Europe de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. Cliquez sur le titre du livre pour ouvrir Amazon.

Le Chemin de Compostelle en Espagne. VIIA. De St Jean-Pied-de-Port à León par le Camino francés

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Après Carrión de Los Condes débute le Páramo, qui signifie plateau et lande à la fois. Et c’est vrai qu’ici en termes de lande, vous n’allez pas être déçu. Jusqu’à rejoindre Calzadilla de la Cueza, c’est une longue partie de plus de 17 kilomètres, sans village, avec presque pas d’ombre. Le désert, quoi ! Oui, mais un désert de céréales, comme toujours. Vous en sortirez un jour de la Meseta, qui sait ?

Mais n’allez surtout pas imaginer qu’après Calzadilla de la Cueza, c’est le retour aux petits chemins de traverse qui se dissimulent dans les bois. Car, vous marchez en fait sur la Vía Aquitana, la grande voie romaine qui, en Espagne, allait de Bordeaux à Astorga, en passant par Burgos et Carrión de los Condes. Au Moyen Âge, la voie romaine était utilisée comme voie de passage par les pèlerins de France et du Nord qui se dirigeaient vers Santiago. Il faut bien comprendre que ces anciennes routes romaines ont toujours été en faveur. Car Jules César ou Auguste avaient fait construire des routes larges et solides, souvent empierrées, pour faire passer leurs armées ou leurs marchandises. Ici, vous ne transporterez que votre sac, et vous irez jusqu’à Terradillos de Los Templarios, chez les Templiers, si vous en avez le courage.

Dans les “albergue”, les pèlerins ne sont jamais avares de commentaires. Pour la plupart, ils arrivent en fin d’étape au début de l’après-midi. Il faut bien s’occuper, car la journée est encore longue. Quand vous arrivez dans une cité comme Carrión, ce n’est pas la mer à boire. Il y a tant de belles choses à voir. Mais, les pèlerins lâchent de temps à autre leur insupportable téléphone portable, et ergotent entre eux sur l’étape du jour et surtout sur celle du lendemain. Où s’arrêter demain ? Combien de temps encore faudra-t-il endurer cette interminable Meseta ? Alors, ils ont tourné et retourné la question. Calzadilla de la Cueza, Ledigos, Terradillos de Los Templarios, toutes les options étaient ouvertes, c’est-à-dire 17 km, 23 km ou 27 km de marche. A voir les pèlerins défiler du le parcours, la majorité a sans doute penché pour Ledigos. Mais, les plus courageux sont allés jusqu’à Terradillos. Plus on allonge les étapes, plus on finira par en sortir rapidement de cette éternelle Meseta, qui à la longue entame un peu la cervelle et l’âme, il faut bien le dire.

Difficulté du parcours : Les dénivelés aujourd’hui (+102 mètres/-62 mètres) sont inexistants. C’est de la balade.


Comme d’habitude jusqu’ici, les chemins ont nettement l’avantage :

  • Goudron : 5.2 km
  • Chemins : 21.0 km

Nous avons fait le parcours jusqu’à León d’une traite, dans un printemps froid et pluvieux. Dès lors, de nombreuses étapes ont été faites sur un sol détrempé, le plus souvent dans la boue collante.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : En avant toute, sur la PP-2411.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Ce matin, il fait beau sur la Meseta. Cela change après une semaine de pluie presque continue et on voit s’esquisser des sourires chez les pèlerins. Mais le vent souffle encore plein ouest dans la figure, bien qu’il ait baissé d’intensité depuis hier. Retrouvons nous donc à San Zylo, à la sortie de Carrión de Los Condes. On sort du village vers un nœud routier où passe aussi l’autoroute Burgos-Léon, l’autovia del Camino de Santiago. Mais, on ne verra guère l’autoroute aujourd’hui, sauf d’assez loin. Elle n’en sera en rien gênante.
Mais, dans le programme initial du Camino, ce n’est pas aujourd’hui ni la N-120, ni la P-980 de la veille le choix, mais une petite route locale, la PP-2411, où la circulation est moins importante, pour ne pas dire inexistante. Mais voilà, c’est du goudron.
Ici, on trouve des haies, des peupliers blancs et noirs. Tout le monde le sait, mais n’en fait rien, ou presque. Le bocage, les zones humides, les haies, tout cela contribue au maintien de la biodiversité. La Meseta, sans un arbre, est la porte ouverte à une désertification programmée. Certes, les gros tracteurs sont moins gênés par l’absence d’arbres. Franco aimait les grands espaces, et c’était avant le réchauffement climatique, avant la désertification de notre planète, si on continue l’agriculture ainsi. Quand il n’y aura plus sur terre que du blé, et du maïs, plus d’insectes, plus d’oiseaux, le monde ne pourra plus vivre, plus survivre, car la nature n’est qu’un grand cycle recyclable.
La route est rectiligne, le décor sans grande surprise, toujours infini, malgré les haies. Ici, les champs plantés d’engrais verts ont quasi disparu pour faire place à des terres labourées en attente sans doute de maïs. Le blé et l’orge n’ont pas encore levé. Le long de la route, il y a toujours possibilité de glisser ses chaussures sur la terre battue ou l’herbe du bas-côté.
Sur sa droite, on voit passer au loin les voitures sur l’autoroute.
Ici encore, la vue porte tellement loin que le découragement n’est jamais exclu pour le pauvre pèlerin qui chemine dans cet univers jamais renouvelé.
Plus loin, on a le vague sentiment que le décor pourrait changer, car on voit au loin que la route tourne avec discrétion.

Nous l’avons maintes fois souligné dans les étapes précédentes, dans la Meseta, on trouve un système ingénieux d’irrigation. Ce sont de petits canaux, reliés par des châteaux d’eau où l’eau de pluie, et peut-être des ruisseaux circule à l’air libre d’une région à l’autre. Sur les bas-côtés de la route, on laisse toujours pousser les herbes folles.

Chemin faisant, la route croise un affluent du Carrión. Les peupliers adorent tremper leurs racines et barboter dans l’eau.
Effectivement, la route tourne un peu et elle déploie son ruban de bitume vers un bois de peupliers. Ici, on n’épierre pas les champs, mais les maïs s’épanouiront sans doute dans un pays un peu plus humide, d’autant plus qu’il y a quelques plans d’eau dans la région.

Section 2 : Sur la Via Aquitana.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Plus loin, la route croise un petit ruisseau qui coule vers le petit village de El Tendejón, de l’autre côté des peupliers.
Tout au long du parcours, les paysans ont conservé une haie composite pour séparer les champs de la route.
Un peu plus loin, la route croise une vraie rivière, le Rio Sequillo. Ici poussent au milieu des peupliers des aulnes et des châtaigniers.
Le Camino poursuit encore un peu son petit bonhomme de chemin sur le goudron…
…avant de quitter la route goudronnée pour s’engager sur un très long chemin de terre rectiligne, la “calzada de los peregrinos” (chaussée de pèlerins). C’est la Via Aquitana, la voie romaine qui allait ici de Burgos à Astorga, en passant par León.Ce tronçon de la voie romaine d’origine est toujours intact après 2’000 ans. Plus remarquable est le fait que ce tronçon traverse une zone de tourbière dépourvue de toute pierre pour sa construction. On estime qu’il a fallu amener ici des tonnes de roche juste pour faire passer le chemin empierré au-dessus des terres inondées en hiver.
Le chemin s’en va sous les peupliers noirs, les châtaigniers et quelques tilleuls. Le pèlerin salive d’avance, car il sait que le chemin rectiligne ici, c’est plus de 10 kilomètres pour arriver au prochain village. Aujourd’hui, sur le chemin il reste parfois des traces du temps pluvieux de ces deniers jours.
Avec le temps, plus on avance sur la Meseta, plus on a le sentiment que les lignes droites s’allongent, comme dans les relations espace-temps de la relativité d’Einstein, où même le temps peut s’allonger. Car, il faut bien dire aussi que plus l’espace devient répétitif, plus notre cerveau gamberge. Alors, pour raccourcir l’espace, une solution est de trouver un repère au loin et d’y accrocher le regard, comme le ferait un fil d’Ariane qui vous amène à lui. Le repère peut être un arbre ou alors un groupe de pèlerins devant soi. Une fois la cible atteinte, il faut trouver un autre repère ou alors penser à autre chose, à sa famille, à ses impôts, que sais-je ?

Derrière les petits peupliers noirs, il n’y a que l’immensité de la Meseta. Là-bas passe toujours l’autoroute.

Puis, les peupliers se densifient au bord du chemin avant de trouver une place de pique-nique où les pèlerins font la pause sous les arbres. C’est l’aire de repos Fuente de Hospitalejo, où devait se trouver jadis une fontaine. Il n’y a plus une goutte d’eau à boire ici.

Section 3 : La Via Aquitana est encore longue.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Et le chemin s’allonge toujours plus dans la monotonie de la Meseta d’aujourd’hui, de hier et de demain. Il y a des couples qui marchent de concert, en harmonie apparente. Il y a les solitaires inconditionnels. Puis, il y a tous ces pèlerins qui s’inventent des familles. Ils font un bout de chemin ensemble, se retrouvent dans les mêmes “albergue”, puis se dissocient, pour se retrouver peut-être plus loin. Pour la plupart, ils se racontent le chemin, parlent beaucoup d’eux, parfois un peu des autres. Pourtant, pour une raison ou pour une autre ils se séparent un jour. Ils n’ont même pas échangé leurs adresses email. Il faut alors se réhabituer à marcher seul, ou alors refonder une nouvelle “famille”. Et ces pseudo familles sont bien utiles pour raccourcir le parcours. Alors, on guette la langue parlée de ses voisins, et si on reconnaît des sonorités familières, on se joint à eux. Les polyglottes sont évidemment favorisés. L’anglais reste la langue véhiculaire, car peu de pèlerins étrangers ne savent guère plus de deux mots d’espagnol.
Plus loin, dans un horizon pas trop lointain, un groupe de hangars se profile.
Près des hangars, passe une petite route que traverse le chemin. Un bus décharge ici une cargaison de marcheurs qui va faire un bout de chemin. Pour la plupart, les pèlerins sont encore de “vrais” pèlerins, ployés sous le poids de leur sac, qui vont jusqu’à Santiago ou Finisterra. Mais, cela changera après la Meseta. Vous ne pouvez guère imaginer des coréens ou des américains faire quelques étapes, puis retourner chez eux. Pour les européens, les espagnols en particulier, c’est évidemment différent. De nombreux circuits parallèles sont possibles, comme fractionner le voyage, se faire transporter le sac, passer la nuit dans des hôtels. Il y a des marcheurs qui ne supportent plus de charge dorsale, ou qui ne ferment pas l’œil, opportunés qu’ils sont par la promiscuité des ronfleurs présents dans les “albergue”.
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Le chemin donne souvent une idée de ce que pourrait être l’infini, un horizon qui se devine, mais qui repousse toujours un peu plus avant ses limites visibles.
Jules César faisait passer ses soldats et ses chars dans des territoires le plus accessibles possibles. Ici, cela n’a pas dû représenter une difficulté insurmontable de dessiner le chemin. Alors, sur la terre jaune, parfois plus blanche du chemin, vous aurez peut-être un peu le sentiment de marcher dans l’histoire. Qui sait ? Dans le silence immense, même si vous marchez en solitaire, vous ne vous sentirez jamais isolé.
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Section 4 : On n’en a pas encore assez goûté de La Via Aquitana.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Dans cette terre qui a cessé de pousser depuis des semaines, transie de froid et d’eau, un arbre prie pour trouver un peu de soleil. Les légendes et les on-dit ont circulé chez les pèlerins à l’approche de Burgos, et nombreux ont été ceux qui ont peut-être envisagé de prendre le bus jusqu’à León pour éviter les peurs engendrées par la Meseta. Puis, ils se sont sans doute ravisés, inquiets tout de même de cette longue traversée de solitude qui met l’âme à nu, qui permet de communier avec des centaines de millions de pèlerins qui, au cours des siècles, ont laissé un peu de leur magie et de leur souffrance dans la poussière du chemin, ici sur la “calzada de los peregrinos”.
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Le chemin passe parfois dans des espaces dépouillés, parfois un peu plus pourvus de peupliers, comme ici sur l’aire de pique-nique de Canada Real Leonesa.
Plus loin, il passe près d’un ruisseau et se met à onduler légèrement vers une douce colline.
Pour les agoraphobes inquiets, car contrairement à la croyance populaire, l’agoraphobie c’est la peur de l’absence de foule et non de la foule, le chemin s’éternise avec douleur. Pour les amoureux de l’ivresse des grands espaces, l’ennui ne fait pas partie de leur panoplie. Ici, c’est comme dans les immenses plaines du Midwest américain baignés par le Missouri, où autrefois gambadaient les bisons et les indiens de toutes plumes. Ici, c’est plat à en perdre la tête, à confondre parfois l’endroit et l’envers, le ciel et la terre. C’est vide aussi, mais il y a toujours quelque chose à voir, comme un oiseau qui chantonne dans un peuplier. Puis, il y a aussi la part de rêve, un espace pour soi, que l’on a aussi plaisir de partager avec les autres.
Où que peut porter le regard, ce sont toujours les céréales à perte de vue, parfois un peu de maïs ou de soja. Sur la droite du chemin, là où passe l’autoroute au loin, on aperçoit les monts encore neigeux de la Cantabrie. C’est tout de même à 60 kilomètres d’ici, vers le nord. Pour vous dire que la plaine est large ici. Même les français qui sont convaincus d’avoir les plus grandes plaines d’Europe, en pleurent de dépit.

Section 5 : Après 17 kilomètres, le chemin retrouve un peu de civilisation.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Puis, on voit poindre à l’horizon un point, dont on ne sait préciser l’origine. Serait-ce le village depuis si longtemps espéré ? Il n’y aucune borne sur le chemin qui permet d’évaluer le nombre de kilomètres déjà parcourus.
Le point grandit. C’est apparemment une église, mais on ne voit pas directement le village, car le village est juste en-dessous d’une petite butte.

Vous dire que l’arrivée à Cazadilla de la Cueza est accueillie par beaucoup de pèlerins comme une fête. On en discutera encore longtemps au bar du coin, noir de pèlerins, de l’exploit, de la victoire sur l’adversité. Les pèlerins se jettent dans les bras comme s’ils avaient gravi l’Annapurna. C’est une véritable tour de Babel. On se harangue dans toutes les langues. Les coréens restent à l’écart, les espagnols aussi. Les italiens sont les plus volubiles. Les américains se racontent l’Amérique, parlent de leurs plaines sur lesquelles ils n’ont vraisemblablement jamais mis leurs semelles de marche. De nombreux pèlerins s’arrêteront aujourd’hui ici dans les “albergue”.

Dans la première partie du nom, Calzadilla est le diminutif de calzada (du latin calciata, qui signifie route), en référence à la voie romaine qui la parcourait. La dernière partie du nom vient du Río Cueza, peu après sur le parcours. Le parcours traverse le village. Encore un village, où règnent le torchis et la brique apparente. Si vous voulez investir ici, voici un numéro de téléphone.
A la sortie du village, le Camino offre un choix. Le premier, que la très grande majorité des pèlerins choisit, est celui de la “Senda de peregrinos”, l’autoroute des pèlerins, le long de la N-120, que l’on retrouve et qu’on croyait avoir oubliée pour toujours ; le second un peu plus long, fait des détours dans les champs et revient sur Ledigos plus loin. Ici, on a supprimé les balises, signe évident que les organisateurs préfèrent sans doute voir les pèlerins canalisés, alignés en rangs comme pour partir la guerre. Alors, optons ici pour la voie banale, le parcours majoritaire.

C’est donc sans surprise que l’on retrouve, on ne le dira pas avec un énorme plaisir, la N-120. Enfin, celle-là ou une autre, c’est toujours de la route, du goudron. Sitôt après le village, le chemin traverse un affluent du Rio Cueza.

Sur cette autoroute pour pèlerins, le sentier s’est rétréci, séparé de la route et des champs par une bande herbeuse et les herbes folles. On a quitté les longues et mornes plaines pour un pays de petites dunes.
Ici, un hangar perdu loin du village. C’est un fait rare à signaler. Dans cette éternité, on s’attache parfois à des détails insignifiants.
La circulation est insignifiante sur la route nationale. Il faut préciser qu’on est à deux pas de l’autoroute. Parfois les ronces envahissent les genêts de l’automne passé. Ici, les peupliers attendent encore l’arrivée du printemps, tout comme les champs labourés. La terre est caillouteuse à souhait, ce que n’est plus le chemin qui a été nettoyé pour le bonheur des pèlerins. Un peu plus loin, le Camino traverse le Rio Cueza.

Section 6 : Ledigos, pour les pèlerins qui ont décider d’aller plus loin que Cazadilla de la Cueza.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Sitôt après la rivière le chemin continue à monter en pente douce le long de la route. Ici, ce n’est pas encore le plein printemps et de nombreux arbres n’ont pas encore mis leur feuillage. Il faut dire que nous sommes à près de 900 mètres d’altitude, dans un début de printemps pourri.
Dans les haies tristounettes, la végétation n’est guère plus avancée, au milieu des buissons morts.
Plus haut, le chemin monte un peu sur la terre ocre, parfois comme du sable, parfois un peu plus caillouteuse.
Puis, il fait quelques virages près des collines, signe que la Meseta ici n’est pas toujours plate comme un sou neuf.
Peu après, le chemin redescend alors le long des haies de ronces et de cyprès sauvages sur la terre ocre vers le village de Ledigos.
Le chemin traverse la N-120 pour gagner le village. Ledigos doit l’essentiel de son histoire au Camino de Santiago. Il y avait jadis un hôpital de pèlerins ici. Une église, l’église de Santiago, rajeunie au cours de années est en hauteur sur la colline.
C’est encore un village pauvre, fait de torchis et de briques apparentes. De nombreux pèlerins s’arrêteront ici, car les “albergue” ne sont pas légion dans la région. De plus en plus d’établissements se réservent aujourd’hui, et la course effrénée pour arriver les premiers a quand même fondu sur le Camino francés. Mais, dans les régions pauvres en logements comme ici, la compétition demeure. D’autres pèlerins continueront jusqu’à Terradillos de Los Templarios, voire plus loin encore.
Les espagnols pratiquent en masse le padel, un sport de raquette dérivant du tennis, qui se joue sur un court encadré de murs ou de grillages, d’une manière assez similaire au squash. Le Camino sort du village pour retrouver plus haut la N-120.
Ici, la végétation change un peu. A côté des éternels peupliers, on voit poindre quelques tilleuls, mais surtout de jeunes érables, qui n’ont pas encore mis leurs feuilles et dont les akènes pendouillent encore sur les branches dénudées.
Plus loin, le Camino traverse à nouveau la N-120 et continue son ballet le long de la route.

Section 7 : Un petit passage chez les Templiers.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Peu après, le chemin se rapproche de plus en plus de l’autoroute, mais la garde à distance. Pour la première fois de la journée on entend alors un peu plus le ronronnement des moteurs. Mais, l’autoroute ne traverse pas une partie très peuplée de l’Espagne. Au printemps, la circulation est discrète, ce qui n’est pas le cas de l’été quand les hordes de plagistes traversent le pays. Peu après, le chemin traverse à nouveau le Rio Cueza qui se perd dans la végétation.
Puis, le pas de deux avec la N-120 se poursuit sur la “senda de pregrinos”, le long des haies et des peupliers noirs et des érables, à deux pas de l’autoroute.
Ici, nous sommes à 80 kilomètres de León par la route, quand le chemin gagne la périphérie du village. .
Le village est à mi-chemin entre Saint Jean Pied de Port et Saint Jacques de Compostelle. D’autres disent généralement que Sahagún, à 13 km à l’ouest d’ici, est le centre géographique du Camino. La première partie du nom signifie “petits toits ou terrasses en terre”, mais pourrait provenir du fait que le village se trouve sur une petite colline, dans la Tierra de Campos. La dernière partie est due au fait que les Templiers avaient un monastère près d’ici. Il n’y a pas grand-chose à faire à Terradillos de Los Templarios, de jour comme de nuit. C’est encore un village assez pauvre, fait de maisons en torchis, en ou pisé ou en briques regroupés autour de la petite église. L’église San Pedro est faite de simples briques rouges, car il y avait un manque de pierres locales.
Le temps s’est sans doute arrêté depuis longtemps à Terradillos de Los Templarios, et il ne reste plus aucune trace des Templiers, si ce n’est sur le nom des enseignes des “albergue” du village. Tous les admirateurs de l’Ordre des Templiers, et il y en a encore aujourd’hui, connaissent Jacques de Nolay, qui revit ici, le 23ème et dernier maître de l’ordre, exécuté par la chrétienté, après avoir été condamné au bûcher à Paris pour soi-disant hérésie et pratiques obscènes au début du XIVème siècle.

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