01: León à Villar de Mazarife

Une Meseta différente continue encore ici

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du Camino. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-leon-a-villar-de-mazarife-par-le-camino-frances-123718911

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en Espagne de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouverez bientôt sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Personne, à part les géographes, ne sait où commence et où se finit vraiment la Meseta. Après León, le parcours se dirige vers les Montes de León, mais ne gagne pas la montagne que l’on devine très lointaine. Cette chaîne de montagnes, avec de la neige en hiver, touche aux montagnes de Cantabrie, près de la mer, et à la Meseta. L’étape du jour est à nouveau un marathon dans la campagne espagnole.

Ici aussi, comme dans la longue traversée de la Meseta, tout est question de votre découpage des étapes et de l’état de vos jambes ou de vos articulations. Pour aller à Hospital de Órbigo, il y a deux possibilités. La première, que la très grande majorité des pèlerins utilise, est le trajet direct le long de la N-120. Mais, c’est mortel à souhait. L’avantage est qu’elle ne fait que 27 kilomètres. L’autre possibilité est de prendre la Calzada de Los Peregrinos. Pour gagner Hospital de Órbigo, c’est un peu plus long, 35 kilomètres. Mais ce n’est pas la mer à boire, pour de nombreux pèlerins, d’autant que le parcours est peu exigeant. Sur cette variante, le parcours est souvent monotone, mais, il est loin des voitures, ce qui n’est pas rien. Ici, vous éviterez la horde des pèlerins, car le gros du bataillon file sur la N-120. Comme 35 kilomètres peuvent paraître longs pour de nombreux marcheurs, nous avons divisé l’étape en deux, faisant une halte à Villar de Mazarife, à mi-parcours.

Pour changer de décor, nous décrivons depuis León jusqu’à Santiago des étapes parcourues au début de l’automne. Comme le parcours traverse de nombreuses forêts, il est mieux, si vous le pouvez, de passer ici en automne, avec du feuillage sur les arbres.

Difficulté du parcours : Les dénivelés (144 mètres/-114 mètres) sont insignifiants pour une si longue étape. A de rares endroits du parcours, la pente arrive à 10%.


Sur la variante, même si vous marchez assez loin de l’axe principal, il y a beaucoup de route, d’abord pour sortie de León, mais aussi par la suite dans la campagne. Depuis de León, de très nombreux passages sur les routes peuvent se pratiquer sur une bande de terre, plus ou moins large le long de la route. Mais, ici ce sont soit de vraies routes ou alors des chemins loin des routes :

  • Goudron : 14.4 km
  • Chemins : 6.6 km

Nous avons fait le parcours depuis León en automne, dans un temps assez clément, contrairement à la première partie du parcours, faite sur un sol détrempé, le plus souvent dans la boue collante.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Un long parcours en ville pour quitter León.

 

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Ce matin, il pleuvine légèrement sur la Castille, mais on pressent que cela ne va pas durer. Dans le parcours traditionnel, depuis la cathédrale, il est difficile de trouver la bonne direction, car le parcours tournicote dans la vielle ville pour passer par l’église de San Isodoro, avant de gagner le couvent de San Marcos. Mais, si vous avez visité San Isodoro la veille, vous pouvez vous passer de ce parcours tortueux et emprunter un axe plus direct. Il suffit de prendre la Rue Ancha, qui mène rapidement à la Plaza de Santo Domingo, près du bâtiment dessiné par Gaudi, continuer tout droit en suivant la longue Avenue Ordoño II qui mène au monument dédié à Guzmán el Bueno, tout près de la rivière Bernesga.
Là, il faut tourner à droite et remonter sous les arbres la belle promenade au bord de la rivière.
Le parcours arrive alors au Monastère San Marcos de León. Ce couvent fut précédé au XIème siècle par un hôpital pour pèlerins et pauvres, construit sous Ferdinand I de Castille. Puis, au XIIème siècle, les chevaliers de l’Ordre Santiago s’installèrent ici. C’étaient des moines chevaliers, protecteurs des pèlerins du Chemin de Compostelle. Le somptueux édifice d’aujourd’hui fut construit sous Ferdinand II d’Aragon en pleine Renaissance, au début du règne de Charles Quint. Pendant la guerre civile espagnole, ce fut même une prison pour les prisonniers républicains. La Castille a toujours été très à droite, du temps de Franco. Ici, il y a une église et un cloître, et un musée que que vous pouvez visiter.  Mais, une partie de l’édifice est devenue maintenant un parador de luxe*****, très onéreux.
La façade déploie sur une centaine de mètres une remarquable unité de style Renaissance, malgré quelques additions tardives.
Puis, le Camino passe dans le Parc Qevedo, traverse la belle Bernesga sur un pont pavé.
A partir d’ici, ce n’est pas le parcours le plus agréable qui soit. Le Camino va traverser longtemps les faubourgs de la ville. Il passe d’abord dans le Barrio de Pinilla.
Plus loin, à l’entrée de l’interminable Trabajo del Camino, il progresse le long de la voie de chemin de fer, puis s’en écarte.
Ici, vous ne pouvez pas vous perdre. Les coquilles sont gravées sur le pavé et les flèches jaunes abondent sur les murs.
La température est assez fraîche, durant cette période de l’année, 14 degrés. Jusqu’ Santiago, nous ne dépasserons jamais cette année les 26 degrés. C’est aussi une raison de favoriser ces trajets à l’automne.
Dans tout le faubourg, les trottoirs sont dallés, sous des bâtiments relativement austères.
Plus loin, le Camino emprunte un pont pour passer au-dessus de la voie de chemin de fer.
Après le pont, le Camino traverse le cœur proprement dit de Trabajo del Camino. Pour vous cela se résume en une grande rue qui monte en pente douce le long d’immeubles sans grand caractère.
Après le pont, le Camino traverse le cœur proprement dit de Trabajo del Camino. Pour vous cela se résume en une grande rue qui monte en pente douce le long d’immeubles sans grand caractère. Il y a une église ou alors un oratoire au bord de la route.
Partout, les signes du Chemin de Compostelle fleurissent.
Mais, il vous faut tout de même être attentif. Ici, le Camino quitte l’axe de la grande rue pour tourner à gauche.

Section 2 : Le pensum dure encore pour quitter les faubourgs de la ville.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

La traversée de la ville (22’000 habitants) vous paraîtra sans fin. Et elle l’est, sur plus de 3 kilomètres.
Plus loin, le Camino quitte enfin une ville qu’on qualifiera de maussade.
Une route monte alors pour visiter des maisons troglodytes érigées sous terre. On est bien en peine de dire si des gens habitent ces curieuses demeures.
Puis, la route redescend un peu et va longer longtemps une zone semi-industrielle, un peu au-dessus de la N-120 parallèle.
Ici, l’horizon est si dégagé que vous pourriez comptabiliser les groupes de pèlerins devant vous. Il faut bien dire que depuis Léon, le nombre de pèlerins s’est considérablement accru sur le parcours. Si on se tient aux statistiques officielles du Camino, pour un mois de septembre on devrait trouver 270 pèlerins par jour depuis Léon. Mais, ces statistiques sont biaisées, car elles ne tiennent compte que des pèlerins qui font timbrer leur “Credencial”. Vous pouvez à l’aise doubler ce nombre. Il y a sans doute maintenant plus de 500 pèlerins qui marchent ici.
Plus loin, la route rejoint la N-120.
On ne dira pas que la circulation est effrénée sur l’axe.
Selon la bonne tradition du Chemin de Compostelle, on indique toujours aux automobilistes et aux pèlerins quand le parcours suit une route nationale ou départementale. Mais, la plupart du temps, comme ici, vous ne marcherez pas sur la route.

Quel plaisir de retrouver notre chère N-120, non ? Cela va faire 310 kilomètres qu’on la suit, de près ou de loin.

La route entre alors à Virgen del Camino (5’000 habitants). Le bourg regorge de bars où les pèlerins font la pause petit déjeuner.
C’est la petite sœur de Trabajo del Camino, avec d’assez grands immeubles très communs le long de la route nationale. Les couleurs sont souvent assez vives et de nombreux immeubles sont faits de briques apparentes.
Plus loin, le Camino sort progressivement du bourg…
… passant devant une église moderne.
A la sortie du bourg, le Camino quitte la N-120 pour une petite route qui descend sous la nationale. Nous avons marché près de 8 kilomètres pour laisser derrière nous la ville et ses faubourgs. C’est de loin, le trajet le plus long pour quitter une ville sur le Chemin de Compostelle.
Cela va bientôt être le moment du choix : le chemin direct vers Hospital de Orbigo le long de la N-120 ou alors la Calzada de Los Peregrinos.

Si vous l’avez oublié, devant cette fontaine baroque, vous marchez bien sur le Chemin de Compostelle.

Le choix est maintenant au sommet de la petite route goudronnée. La N-120, c’est tout droit. Bon courage à ceux qui vont par-là ! La variante tourne à gauche.
Nous avons mentionné brièvement dans l’introduction les raisons de suivre la variante. On dira cependant que sans doute plus de 80% des pèlerins continuent tout droit sur la N-120. Dans l’esprit de nombre d’entre eux, le but est d’arriver le plus rapidement à Santiago, pour de nombreuses raisons, soit qu’ils fatiguent soit qu’ils puissent claironner plus rapidement que le Chemin de Compostelle, ils l’ont fait.

Quant à nous, nous suivrons la Calzada de Los Peregrinos. Elle part sur un chemin de terre qui dodeline dans une sorte de steppe sauvage.

Bien que nous soyons encore dans la Meseta, ici les paysages ne sont plus les mêmes. On a pour l’instant quitté les grands champs de céréales du début et les maïs de ces derniers jours.

Section 3 : Balade dans la steppe.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

En regardant dans le rétroviseur, vous voyez bien que depuis La Vergin del Camino, on a changé de pays.

Sur la steppe, rampent les herbes sauvages, aussi multiples que non identifiables pour un œil non avisé. On trouve souvent de petites touffes brûlées par le soleil d’été, pour lesquelles il est difficile d’associer une espèce, à moins d’être un botaniste chevronné. Ces plantes oscillent entre genêts, cytises et cyprès sauvages, toutes plantes qui adorent les terres arides. Il existe plus d’une centaine d’espèces pour ces buissons.
Plus loin, le chemin croise une petite route départementale, la LE-5522, où, selon la coutume, on signale le fait, pour redoubler d’attention. Mais ici, les véhicules sont rares comme l’or.
La départementale passe alors au-dessus de l’autoroute, qui somnole au petit matin, et aussi dans la journée. Ici se croisent deux petites autoroutes régionales, dans un nœud fort complexe.
Peu après, la route descend pour passer plus bas sous une bretelle de l’autoroute, sous les grands frênes et les chênes.
Sitôt après, la route passe à Fresno del Camino.
La route ne fait qu’effleurer le village. Les trottoirs dallés sont accueillants, Est-ce que tout ce décor rutilant est dû aux deniers européens ? On ne saurait le dire.
L’eau coule fraîche à la fontaine, près d’une place de pique-nique. Il n’y a pas foule de pèlerins par ici, sur cette variante, peut-être une petite cinquantaine par jour.
Plus haut, on laisse le trottoir pour le goudron brut. Il n’y a qu’un mince filet de gravier au bord de la route, et la pente est soutenue. Le ciel est bas, mais il ne pleuvra pas aujourd’hui. Cela n’empêche nullement certains pèlerins de garder leurs conditions de marche sous la pluie.
La montée n’est pas longue, et la route redescend de la butte en pente douce. Tout autour, c’est presque de la steppe avec des buissons en débandade, toujours les mêmes, et des îlots de verdure.
Plus loin, la route serpente comme une anguille dans la végétation fruste, ondulant à l’envi.
Dans la région poussent des églantiers, dits aussi rosies sauvages ou rosiers des champs. Ces arbustes produisent des cynorrhodons, terme qui désigne le faux-fruit du rosier sauvage. On les appelle aussi “gratte-cul ” en raison des poils qui entourent les akènes et dont on fait un poil à gratter. Avec la chair rouge qui entoure les fruits, on fait des sirops, des tisanes, des alcools ou des confitures. Les églantiers font comme de petites taches rouges au milieu des chênes verts rabougris qui se perdent en bouquets discrets sur les talus.
Plus loin, la route passe sur une petite butte pour croiser la ligne TGV qui va de La Coruña à León.
Peu après, avant d’entrer dans le village de Oncina de la Vadoncina, la route croise le ruisseau d’Oncina, un maigre filet d’eau dans les herbes folles.
Au village, on retrouve le bar, l’inévitable “albergue”. Mais, comme le parcours est peu fréquenté, les pèlerins ne font pas la file devant les établissements.
Dans ces villages relativement pauvres de Castille, le pisé et la brique apparente restent le style favori des constructions.
A la sortie du village, le Camino va se faire une petite folie, monter un peu plus sèchement sur une nouvelle colline et quitter le goudron. Vous entrez alors sur le Camino Real jusqu’à Chozas de Abajo.
Rassurez-vous, la montée est pentue, mais brève.
Sur le haut, le Camino reprend ses aises sur la terre ocre, dans la steppe. Ici, le chemin est si large qu’on pourrait faire passer plusieurs régiments en file.

Section 4 : Au bout de la steppe.

 


Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Ici, vous êtes parti pour un grand moment de solitude, une balade dans la steppe rase. Mais, on ne vous laissera pas tomber. Des panneaux sont présents pour vous dire que vous n’êtes pas perdu.

Mais si vous deviez survivre par ici, vous pourriez sucer des cynorhodons, un des rares signes de vie dans ce paradis perdu, loin des hommes.

De nombreuses flaques d’eau émaillent la terre ingrate. Il est aisé d’imaginer que par fort temps de pluie, vous allez coller par ici, que la boue épaisse avalera vos chaussures.
Plus loin, de petits peupliers noirs se sont permis de pousser au milieu des bouquets de chênes verts, les encinas des espagnols. Ces arbres rares sur le chemin français sont très présents en Espagne.
Si vous marchez ici en automne, vous pouvez avoir le sentiment que dans ce désert désolé seule l’herbe rase pousse, comme cuite au four. Mais, on trouve souvent des éteules, ce chaume laissé par les moissonneuses. Mais, il est fort à parier que sur cette terre ingrate, ce ne sont pas des champs de beau blé qui prolifèrent.
Vous vous croyez seul. Pas du tout. Ce petit point qui se déplace à l’horizon c’est un pèlerin qui chemine.
Comme lui, vous arriverez au sommet de la douce butte et basculerez de l’autre côté.
Plus loin, un mauvais goudron remplace la terre battue, mais cela ne change guère la donne.
Peu après, voici à nouveau une borne et un panneau. Nous allons bientôt franchir la barrière psychologique des 300 kilomètres pour gagner Santiago. Cette nouvelle vous sera-t-elle indifférente ou alors pleine d’espoir ? Le panneau détaille le parcours du chemin, les auberges, les bâtiments publics et même l’état des chemins, En fait, tout ce que nous vous proposons.
Plus loin, les champs cultivés prennent progressivement la place de la lande. Mais, ce n’est plus tout à fait la Meseta. Les paysans d’ici n’ont pas assassiné tous les arbres.
Parfois le buis luit sur les talus au milieu des herbes brêlées et de la végétation fruste.
Parfois, l’immensité donne le vertige, comme dans la Meseta.
Nous approchons petit à petit d’un village et la route s’élève à nouveau un peu, comme pour nous prouver que le pays n’est pas aussi plat qu’une crêpe.
Mais rien ne change ni ne bouge, si ce ne sont les chênes qui ont pris une peu plus de hauteur et qui ne sont plus tous de chétifs chênes verts. Les variétés de vrais chênes, les robles des espagnols, sont plus nombreuses en Espagne qu’en France. L’espace est toujours aussi grand, majestueux, immuable.
Pourtant, au sommet de la dernière butte, qui n’en est pas une, on aperçoit Chozas de Abajo devant soi.

Section 5 : Une route goudronnée le long des champs de maïs.

 


Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

La mauvaise route passe devant une maison troglodyte dont on voit les cheminées sortir de terre…
…et gagne le village. Dans toute cette région, on a installé des panneaux qui renseignent sur le Camino et sur les villages traversés.
Dans de nombreux villages du Chemin de Compostelle, c’est souvent le bar qu’on propose en premier lieu, comme si les pèlerins n’attendaient que cela.
Les villages se suivent et se ressemblent tous. Des rues désertes où se mêlent le pisé, la chaux et la brique. On ne passerait pas ses vacances ici. Mais-pourquoi les locaux envisageraient-ils de telle initiatives ? Ces villages ne sont là que pour offrir le gîte et le couvert.
Ici, il n’y a pas d’église, ce qui est rare dans les villages, mais un curieux clocher vous souhaite la bienvenue.
Vous quittez directement le village par la route, derrière les dernières maisons en pisé. A partir d’ici, vous ne marchez plus sur le Camino Real mais sur le Camino de Santiago. Cela ne change en rien le paysage, sauf que maintenant c’est la route goudronnée.
Dès la sortie du village, la route de campagne traverse l’Arroyo del Monte, qui ressemble plus à un marécage qu’à un vrai ruisseau.
Au début, le paysage mélange des relents de steppe et de champs moissonnés.
La journée s’annonce longue sur cette plaine sans fin, sur cette route droite où l’horizon ne finit pas.
Alors, vous prêtez attention à des détails sans grande importance. Il faut bien meubler le vide. Par exemple ici, un asphalte neuf a été déposé.
Plus loin, un autre détail qui a son importance. Vous marchez sur le Chemin de Compostelle mais cela, vous le savez.
Plus loin, on répète le message. Le fait-on pour s’excuser de faire passer un chemin si prestigieux sur un parcours pareil ?
Peu après, le route se rapproche des arbres. Ici, comme on l‘a mentionné en introduction, il est possible d’avancer sur la terre battue au bord de la route. Il y a les inconditionnels de la terre battue, les indifférents qui alternent tantôt la terre battue, tantôt l’asphalte. D’autres encore qui s’en contrefichent totalement.
Le bois est clairsemé, mais il y a une place de pique-nique sous les grands chênes. On pressent qu’il n’y aura jamais foule ici.
Plus loin, il n’y a plus de repères. Il n’y a que le ciel et la terre, rien de vertical où le regard puisse s’accrocher, et la route qui fuit au loin, droite.
Alors dans ces cas, on s’invente un repère, selon la règle de l’étalonnage, si pratiqué par les randonneurs. Comme les pèlerins sont rares, il faut changer de point de fixation. On repère au loin un groupe d’arbres et alors on baisse la tête, on laisse courir ses pensées disparates et on ne relève la tête que lorsqu’on imagine avoir dépassé le groupe d’arbres susdit. Cela ne marche pas à tous les cas.
Et la route file toujours, toujours plus loin. Ici, on peut compter les arbres. Sur les cultures mortes, il est toujours difficile de dire ce que les paysans ont planté et récolté. Sans doute des céréales, à voir les éteules qui peuplent les champs sans fin.
Plus loin, derrière les arbres, on aperçoit le village de Villar de Mazarife.
Peu avant le village, l’œil se repose sur une charmante pièce d’eau où les peupliers se mirent avec délice.
La route arrive au village dans les maïs.
Le village vous accueille avec une fresque montrant l’église au milieu des apôtres. L’église est plus loin, fermée.
Le village ici est assez conséquent. Le village est une ancienne cité romaine. Des documents de la fin du Xème siècle témoignent de la présence ici d’une famille arabe, les Mazaref, ce qui a donné le nom au village.
En plus des auberges et des bars, le village offre des épiceries, une ressource importante pour le pèlerin, quand elles sont ouvertes.

Logements


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Etape suivante : Etape 2:  De Villar de Mazarife à Hospital de Órbigo
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