06 : El Acebo à Ponferrada

Une longue descente sur la plaine qui se mérite

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du Camino. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-el-acebo-a-ponferrada-par-le-camino-frances-117474748

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en Espagne de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouverez bientôt sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

El Bierzo (O Bierzo en galicien) est une comarca, à savoir une région traditionnelle ou une division administrative locale de la province de León. Historiquement faisant partie du royaume de León, et brièvement (1821-1823) une province indépendante, avec la nouvelle division administrative de l’Espagne en 1833, la majorité de la région fut intégrée à la province de León, d’autres parties faisant partie de la Galice. Nous reviendrons, plus loin dans ce site, sur l’histoire complexe du Bierzo et de son interaction avec la Galice voisine. El Bierzo a développé ses propres particularités en tant que traditions galiciennes et léonaises mélangées sous l’influence castillane. Les habitants de la région sont appelés bercianos. Sa capitale est la ville de Ponferrada. L’autre ville importante est Villafranca del Bierzo, la capitale historique. Vous y arriverez le lendemain.

Ponferrada existe depuis l’époque préromaine, lorsque la région était habitée par les Asturs, un peuple galicien hispano-celtique. Les Gallaeci étaient des tribus qui s’étaient établi au nord-ouest de l’Espagne. Ils furent conquis et assimilés par l’empereur Auguste. La région gagna alors en importance et en prospérité pendant l’occupation romaine grâce aux mines d’or de la région d’El Bierzo, qui était le plus grand centre minier de l’Empire romain. La ville est située dans une vallée fertile et dans un riche district minier. Dans les temps modernes, les gisements locaux de tungstène ont été exploités pour approvisionner l’industrie de l’armement pendant la Première Guerre mondiale. Après 1918, les gisements de charbon furent exploités par ce qui était devenu la plus grande société minière de charbon d’Espagne. À partir des années 1980, la plupart des mines furent fermées et, depuis, la ville a dû changer d’activités. Les Romains ont également importé des vignes. La ville était alors connue sous le nom de Flavium. Le vignoble prospéra dans la région, jusqu’à ce que la propagation du phylloxéra à la fin du XIXème siècle détruise la plupart des vignobles, comme partout en Europe. Mais le vignoble reprit son essor, et vous verrez de nombreuses vignes dans la vallée du Bierzo. Bierzo est une appellation d’origine espagnole (DO) pour les vins situés dans le nord-ouest de la province de León. Être entouré de montagnes de tous côtés crée un microclimat abrité propice à la culture de produits de qualité reconnus.

Mais si les Romains ont introduit la vigne dans la région, la plus grande expansion de la viticulture est très certainement liée à la croissance des monastères, en particulier l’ordre cistercien, au Moyen Âge. En ce sens, Molinaseca a joué un rôle important dans le développement historique d’El Bierzo. La route venant de Foncebadón était une ancienne route préromaine. Cette route sera empruntée par César Auguste lors des guerres de conquête. Le long de cette route se trouvaient plusieurs castros, des établissements fortifiés, notamment à El Acebo, et un autre à l’est de Molinaseca. La crise de la fin de l’Empire romain au Vème siècle facilitera l’invasion de la péninsule ibérique par diverses tribus germaniques, dont les Suèves, puis les Wisigoths. Au VIIIe siècle, la péninsule sera envahie par les musulmans, venus aussi ici. Leur présence dans la région fut éphémère, car très vite le nouveau royaume des Asturies, fondé par Don Pelayo, protégea la région. Cependant, la présence musulmane sporadique a conduit au dépeuplement des points chauds, et à la fuite des habitants vers les montagnes, où ils se sentaient plus protégés. Le repeuplement du Bierzo revécut au IXème siècle, sous le roi asturien Ordoño I. A cette période, les monastères furent repeuplés, parmi eux le Monasterio de Santa María de Tabladillo, situé sur la descente de Foncebadón, peu avant d’arriver à El Acebo. Ce monastère a disparu depuis longtemps. La renaissance des monastères s’accompagna d’une augmentation des pèlerinages à Santiago. Cela encouragea la naissance et le développement d’importantes cités du Bierzo, dont Molinaseca, Ponferrada, et plus loin Cacabelos et Villafranca del Bierzo.


C’est encore aujourd’hui une étape magnifique, dans un paysage majestueux de montagnes. Certes, comme la veille vous n’allez pas escalader des pics vertigineux, mais par contre vous aurez le loisir de dévaler un incroyable pierrier dans une vallée profonde. Cette belle dégringolade vaut son pesant d’émotions fortes. Mais, il n’y a aucun danger, sauf pour vos articulations, déjà tant sollicitées. Vous allez vous en souvenir, c’est signé d’avance.

Difficulté du parcours : Les dénivelés (+111 mètres/-707 mètres) sont importants, pour une si courte étape. C’est avant tout une longue descente, parfois très raide. Par la suite, ce sont des vallonnements sans importance pour rejoindre Ponferrada.

Aujourd’hui, les parcours sur les chemins ou sur les routes sont assez équivalents. Depuis León, de très nombreux passages sur les routes peuvent se pratiquer sur une bande de terre, plus ou moins large le long de la route, mais ici, c’est surtout un trottoir :

  • Goudron : 7.2 km
  • Chemins : 8.4 km

Nous avons fait le parcours depuis  León en automne, dans un temps assez clément, contrairement à la première partie du parcours,  faites sur un sol détrempé, le plus souvent dans la boue collante.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Départ pour une nouvelle et sévère plongée dans la vallée.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours difficile, souvent à très forte pente.

Le Camino sort de El Acebo derrière l’église et les magnifiques maisons de pierre du village.
Il transite peu sur la route du col…
…avant de la quitter pour le chemin de terre battue.
Au départ, le parcours ne présente aucune difficulté. C’est un large chemin qui musarde sur la crête. Le paysage n’a pas évolué depuis que nous sommes entrés sur les pentes des Monts de León. Ce sont toujours des herbes sèches, des cyprès sauvages, des cytises, des lavandes pour la plupart, et des bouquets de chênes, des chênes verts principalement.
Peu après, le chemin se dirige vers l’extrémité de la crête, où se dresse une antenne.
C’est ici que les choses vont radicalement changer. Le chemin va descendre presque sans discontinuer dans la plaine. Pourtant, cela ne paraît pas trop compliqué, car les cailloux ont fortement dominé depuis la veille.
Mais, la pente est raide, très raide, à près de 20%. Alors, on voit certains pèlerins s’agripper à la pente, pour survivre et garder l’équilibre.
En face, on voit que les collines sont transpercées de petites routes, sans doute pour la mise en place et la maintenance des éoliennes, car personne n’habite ni ne cultive quoi que ce soit dans la lande aride.
Plus bas, la pente s’adoucit, mais reste au-dessus de 10%, lorsque le chemin passe près de la route du col, mais ne la traverse pas.
On retrouve toujours sur le parcours les marques du Chemin de Compostelle, mais il n’y a aucune raison de se perdre par ici.
Plus bas, la pente repart à la hausse dans la steppe, à près de 15%.
En descendant, on voit poindre en dessous le village de Riego de Ambrós.
Plus bas, le chemin passe de l’autre côté de la LE-142.
Ici, on annonce la civilisation, à 1 kilomètre de distance.
Alors, le chemin, devenu nettement plus sage, va suivre les contours de la colline, comme le fait la route, juste en dessus.
Plus loin, il remonte même légèrement sur la colline.
L’arrivée au village est nettement moins chaotique que l’arrivée à El Acebo. La pente est dérisoire ici.
Ici, nous sommes à 223 kilomètres de Santiago. On progresse, n’est-ce-pas ? Au-dessus du village, on trouve l’ermitage de San Sebastián y Fabián Riego de Ambrós et l’église paroissiale de Santa Mara Magdaena. Le Camino n’y va pas. Au XIIème siècle, il y avait ici un hospice pour pèlerins.
Riego de Ambrós et El Acebo se ressemblent comme deux gouttes d’eau se ressemblent. C’est le même charme, le même pittoresque. Les maisons de bois et de grosses pierres scellées sont comme dans les livres d’image. Les poutres, qui n’ont plus d’âge sont noircies par le soleil et les intempéries. De minuscules fenêtres, qui permettent de voir ans être vus, sortent des moellons de pierre.
Le Camino traverse la longue rue du village qui baigne dans la même chaleur, la même harmonie.
A la sortie du village, on passe sans transition du paradis à l’enfer.

La pente n’est pas excessive, à moins de 20%, mais l’équilibre est précaire sur les gros schistes qui barrent tout le chemin.

Par chance, le supplice n’est pas trop long, quelques centaines de mètres acrobatiques. Plus bas, les grosses pierres s’estompent, mais la pente reste soutenue dans la jungle galopante, où les châtaigniers prennent un peu de place entre les chênes et les buissons sans nombre.

Section 2 : Dans les toboggans du Bierzo.

 


Aperçu général des difficultés du parcours : parcours difficile, souvent à très forte pente.

Plus bas, c’est comme si les vacances étaient revenues. Le chemin file en pente presque imperceptible dans la lande où les arbres disparaissent progressivement au profit des buissons.
Plus loin, le chemin retrouve la LE-142…
… faisant quelques centaines de mètres en sa compagnie avant de repartir dans la nature vierge.
Ici, le chemin reste sage, se dirigeant vers un pylône de la ligne à haute tension.
Quand vous verrez ces panneaux, sachez que votre destin va à nouveau changer.
Car aussitôt, la valse repart le long des chicots de rochers sur un chemin aussi accidenté que détestable.
Plus bas, c’est à nouveau la guerre sur des pentes avoisinant les 20% et le spectacle n’est pas au rendez-vous pour atténuer votre épreuve.
Dans cette nature confuse et brouillonne, les cyprès sauvages sont presque des arbres.
Plus bas, les pierres reviennent en force pour augmenter votre plaisir. Par temps de pluie, il vous faudra peut-être vous encorder.
Et le plaisir dure, apparemment pour une éternité, dans ce labyrinthe de pierres qui ne diminue pas son inclinaison d’un iota. Sous vos pieds, les pierres roulent au risque de vous encoubler.
Mais, cessons de geindre. Certains cyclistes sportifs passent aussi par ici.
Rassurons tout de même les prochains pèlerins qui vont s’embarquer pour l’Espagne. Dans cette étape, à aucun moment, il n’y a de passages scabreux, tout au plus, quelques passages où les schistes affleurent comme des roches dures et cassantes. Par endroits de forte pente, nous avons même vu des personnes marcher à reculons. Mais, la grande majorité des pèlerins navigue ici avec aisance, même si certains freinent des deux pieds avec une extrême précaution.
Plus bas, la plaine commence à s’ouvrir un peu en dessous du vallon étriqué. On aperçoit alors Molineseca, mais il reste du chemin à faire pour y arriver.
Parfois, quelques cyclistes courageux klaxonnent et passent. D’autres fois, ce sont de véritables bouchons qui obstruent le passage. Vous leur donnez du “Buen Camino” rituel, et ils vous laissent passer, crispés. Ce sont souvent des coréens ou des américains du Sud, qui n‘ont guère le pas montagnard.
Il est aisé de comprendre que quand on prend 700 mètres de dénivelé négatif dans les jambes (1’200 mètres depuis le col), on ne peut le faire impunément. Pourtant plus bas, la pente diminue entre 10% et 15% quand le chemin s’enfonce dans un petit vallon.
Bientôt, on revoit la route du col, et le chemin la rejoint à travers un lit de gros schistes cassants.
Aucun pèlerin ne tressera des louanges sur la beauté de cette descente de la vallée. Par contre, ils seront nombreux à se rappeler que la pente était de la partie.
Molineseca est à deux pas sur la route. Molinaseca doit son nom à l’existence de plusieurs moulins sur le Río Miruelo. En fait, son nom est un dérivé du latin molinum (moulin), au pluriel molina, puisque non pas un mais plusieurs moulins existaient dans le village. Au moins 5 moulins existaient au XVIIIème siècle, construits sur la rivière et sur un barrage dans la vallée profonde qui dégringole sur le village. À cela on avait ajouté l’adjectif latin siccum, avec le sens de “moulins à sec”. Pourquoi ? Ceci s’expliquerait par le fait que certaines années, à cause des mouvements du lit de la rivière, certains moulins auraient été parfois privés d’eau et que les gens ont dû parfois construire des canaux d’irrigation pour les irriguer à nouveau.
La route passe devant le Sanctuaire Notre-Dame d’Angustias. Le sanctuaire baroque de Nuestra Señora de las Angustias (Notre-Dame des Douleurs) est en partie construit à flanc de montagne. Une petite chapelle et un hôpital pour pèlerins s’y trouvaient au XIème siècle. L’église actuelle est du début du XVIIIème siècle, avec son abside fichée dans la montagne. Sa coupole à lanterne et ses portes latérales sont du XVIIème siècle. L’actuelle tour carrée au pied de l’église, qui masque en partie l’ancienne façade, a été édifiée au siècle dernier pour stopper la pression de la montagne sur l’église.

De l’autre côté de la route et de la rivière, c’est l’église paroissiale de San Nicolás de Bari. Elle est située sur un promontoire au-dessus du Puente Romano. C’est un monument massif de style néoclassique, construit au XVIIème siècle. Bien que le pont et les moulins soient deux éléments clés à l’origine de Molinaseca, la vie urbaine était centrée autour de l’Église de San Nicolás. Cette église est déjà documentée depuis le XIIème siècle. L’actuelle église paroissiale fut commencée dans la seconde moitié du XVIIème siècle, lorsque le village ne comptait qu’une petite centaine d’habitants, et achevée à la fin du XVIIIème siècle. L’élégante tour, qui conserve le premier corps de la tour médiévale, est un beffroi avec une grande horloge. Dans une niche du premier corps de la tour se trouve une statue en pierre du saint titulaire, symbole d’un de ses miracles. Les retables de l’église sont baroques. Mais encore faut-il passer ici aux heures d’ouverture de l’église.

Ici coule le Rio Meruelo, la rivière qui descend dans la vallée, que nous n’aurons jamais rencontrée. Il y a une plage fluviale en saison, très fréquentée par les locaux et les pèlerins, avec des terrasses et des bars.
Le Camino traverse le Pont Romain ou Puente de los Peregrinos. Ce beau pont est en maçonnerie à sept voûtes légères, dont les trois premières appartiennent à un pont plus ancien et sont à moitié enterrées. Les galets ne sont pas d’époque romaine non plus, mais le cadre est exceptionnel. Le pont donne accès à la Calle Real. Ce pont piétonnier n’est pas romain mais médiéval à l’origine, remontant au XIIème siècle. Au cours de son histoire, il a subi plusieurs extensions et modifications, dont une très importante au XVIIIème siècle et même une dernière en 1980. Ces changements ont été rendus nécessaires en partie par les modifications du lit de la rivière.
De l’autre côté du pont, le Camino pénètre dans le village (1’000 habitants). Le village de Molinaseca est documenté dès le XIème siècle, quand le Camino de Santiago commença à gagner en prestige avec le flot de pèlerins. À partir du XIIème siècle, de nouveaux colons arrivèrent ici, venant de différentes parties de la péninsule et même d’au-delà des Pyrénées. Au XIIIe siècle, il y avait un barrio franco (quartier français) sur la rive gauche de la rivière, près de l’église de San Nicolás. Sans aucun doute, le pont sur le fleuve Miruelo, que le parcours doit traverser pour continuer vers Ponferrada, a été un facteur décisif dans la naissance et le développement du village. Au XIIème siècle, les pèlerins étaient reçus dans au moins 4 hôpitaux ici. Il y avait aussi un moulin près du pont ici. Le village était connu depuis les temps anciens comme “un oasis en el Camino”(une oasis sur le Chemin). Pendant des siècles, ce fut une halte bienvenue pour les pèlerins mais aussi pour les moissonneurs galiciens qui se rendaient vers l’est pour travailler aux moissons de l’autre côté des montagnes.
Trois éléments furent déterminants pour le prestige du village : le pont, les anciens moulins et la Calle Real. Comme d’habitude, la vie du village s’articulait autour de la rue principale, qui était aussi la route des pèlerins. La rue pavée Calle Real s’étend du pont au Viejo Cruceiro. Elle est bordée de maisons en pierre et de manoirs de nobles arborant les armoiries de la famille. Les maisons sont alignées les unes à côté des autres, séparées par des ruelles étroites à peine assez larges pour qu’une seule personne puisse y passer. Il y a plusieurs petites rues perpendiculaires. Cependant, la seule autre rue est-ouest était la Calle de la Iglesia, qui était parallèle à la Calle Real et menait de l’église de San Nicolás au Viejo Cruceiro, où les deux rues fusionnaient.

De nombreux pèlerins s’arrêteront ici, car de nombreux pèlerins viennent de Rabanal del Camino jusqu’ici en une étape. Mais, ce sera pour eux le lendemain une très longue étape pour aller jusqu’à Villafranca del Bierzo. Aussi, certains d’entre eux poussent jusqu’à Ponferrada, pour raccourcir l’étape du lendemain.

La rue est charmante et longue. Elle s’achève sur une place où se dresse le Viejo Cruceiro (Vieille croix). La croix de pierre est montée sur une colonne octogonale sur un socle carré, avec des marches. Il y a une figure du Christ encadrée sous un reliquaire de verre. Les experts disent que cette croix ne semble pas médiévale.

Section 3 : Sur les collines avant Ponferrada.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté.

Nous avons fait jusqu’ici un beau et difficile voyage, sauvage. Mais, depuis Molineseca, ce sera une toute autre chanson. Ce sera la plupart du temps la route jusqu’à Ponferrada. Et cela débute par la longue traversée de la banlieue du village sur le trottoir.
Le village doit être en expansion, car sur les talus apparaissent de nouveaux lotissements colorés.
Plus loin, la LE-412 quitte le village et monte sur la colline en pente douce.
Sur près de deux kilomètres, c’est long et peu affriolant. Le seul spectacle est celui des rares véhicules qui circulent sur l’axe.
Plus haut, les organisateurs ont gentiment mis à disposition une bande de terre sur la droite, pour faire croire que ce n’est pas la route. Mais, les pèlerins restent sur le trottoir de gauche. De guerre lasse, la route arrive au sommet de la colline.
D’ici, vous voyez les tours de la périphérie de Ponferrada. Vous vous dites naïvement que vous serez vite arrivé. Mais détrompez-vous. Vous n’allez pas suivre le parcours direct, car le Camino francés a un autre programme pour vous. Il choisit un chemin de terre, que vous voyez se diriger vers une colline éloignée de la ville.
Le chemin descend en longeant un lotissement dit Urb. Patricia. Le chemin est large, assez caillouteux.
Au fond de la dépression, même si vous voyez les tours de Ponferrada, le chemin remonte de l’autre côté, dans l’autre direction.
C’est un chemin si large que l’on pourrait faire passer deux camions de front, mais le paysage est tristounet au possible.
Au sommet de la butte, le chemin redescend, comme de bien entendu. D’ici, vous voyez toujours les tours de Ponferrada, toujours votre azimut pour la fin de l’étape.

Section 4 : Vers Ponferrada, la capitale du Bierzo.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

Juste en dessous, le Camino arrive à Campo.
Le Camino traverse le village, un village conforme aux autres villages de la région. La seule différence est qu’il n’est pas un village dévolu aux pèlerins.
Plus loin, la route quitte le vieux village pour traverser la partie neuve dans la plaine.
C’est alors une longue traversée de la plaine sur le goudron. On se rapproche un peu des tours de Ponferrada.
Plus loin, la route arrive à Borreca, dans la grande banlieue de la ville.
C’est une assez grande banlieue, qui ressemble à toute banlieue voisine d’une assez grande ville. Ponferrada, c’est tout de même 66’000 habitants.
Peu après, le Camino se dirige vers le Rio Boeza et le traverse. Le Rio Boeza est un affluent du Rio Sil, que vous rencontrerez demain en redescendant de la vieille ville. Le pont Mascarón est le pont le plus ancien de la ville. Il date de l’époque médiévale, et certains l’appellent le pont romain, à cause de sa voûte en berceau. Mais, ce pont n’a plus rien d’original, ayant été modifié à de nombreuses reprises. Il est uniquement piétonnier.
Depuis le pont, le Camino monte vers le centre-ville.
C’est une assez longe rampe qui transite au-dessus de la gare et de la ligne de chemin de fer. Ici, passe le train reliant La Corogne à Palencia, assurant des liaisons directes avec les villes les plus importantes du nord du pays.
Le Camino arrive alors sous le centre-ville, sous le château.
Ponferrada est la capitale de la région du Bierzo. D’origine romane, à partir du Xème siècle, avec l’essor que connut le pèlerinage à Santiago se développa une bourgade nommée Pons Ferrata, du nom du pont en fer qui la traversait. La vieille ville de Ponferrada s’étend au pied d’un imposant château fondé par les Templiers, au XIIIème siècle, pour la protection des pèlerins. Au Moyen-âge, c’était l’une des forteresses les plus importantes du Nord-ouest de l’Espagne. C’est un immense couvent-forteresse, de forme polygonale, qui conserve ses tours, ses créneaux et ces robustes murailles.

Pour des raisons de panne de caméra, nous emprunterons ici quelques images tirées d’Internet pour vous donner une idée de la ville.

Wikipedia Creative Commons; auteur jgaray Office du tourisme
L’église baroque de San Andréas date du XVIIème siècle. Elle est située au pied du château. Si elle est ouverte, vous y trouverez le Christo de la Fortaleza, une relique qui était dans le Château des Templiers. L’église la plus importante est la Basilique de Nuestra Señora de la Encina (Basilique de la Vierge du Chêne). L’ancienne église médiévale de Santa María, érigée à la fin du XIIème siècle devenant trop petite, on construisit cette basilique à la fin du XVIème siècle une construction qui dura jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Elle est de style plutôt Renaissance. Elle est consacrée à la Patronne du Bierzo dont l’image fut trouvée dans le creux d’un chêne vert (encina) par un chevalier templier.
Wikipedia Creative Commons; auteur B25es Wikipedia Creative Commons; auteur Zarateman
En 2003, une statue a été placée sur la Plaza de la Encina représentant la découverte de l’image de la Virgen de la Encina. Un chevalier templier se tient à côté des restes d’un chêne tenant l’image de la Vierge dans une main et une épée dans l’autre.
Image par Ferran Gómez de Pixabay Image par Ferran Gómez de Pixabay
Ponferrada s’est développée en tant que ville entre les XVIème et XVIIIème siècles. Au début du XXème siècle, la cité ne comptait que 3’000 habitants. Aujourd’hui, une population de plus de 67’000 habitants en fait la dernière grande ville avant Saint-Jacques-de-Compostelle. Aujourd’hui, c’est une métropole moderne et la capitale de la région d’El Bierzo.

Le centre historique (Centro antiguo) est sillonné de nombreuses petites ruelles. Vous y rencontrerez la Tour de l’Horloge, construite au XVIème siècle, amendée au XVIIème siècle, située sur l’une des portes de l’enceinte médiévale, la seule qui soit conservée, avec ses pierres de taille de granite, ses ardoises, son blason et sa cloche. La cloche servait jadis à sonner l’alarme en cas d’incendie ou pour les prisonniers évadés de prison. La Calle del Reloj s’étend entre la Plaza del Ayuntamiento et la Plaza de la Encima. La rue, ainsi que les deux places, sont des zones piétonnes. La Calle del Reloj est bien conservée, entourée de maisons avec des blasons et des balcons traditionnels remplis de fleurs. Juste à côté s’élève l’hôtel de ville (Ayuntamiento), un édifice du XVIIème siècle.

Wikipedia Creative Commons; auteur Lancastermerrin88 Wikipedia Creative Commons; auteur José Luis Cabana

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Etape suivante : Etape 7:  De  Ponferrada à Villafranca del Bierzo
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