14 : Melide à Arzúa

Un dialogue avec la N-547 entre chênes, châtaigniers et eucalyptus

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du Camino. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-melide-a-arzua-par-le-camino-frances-125214471

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en Espagne de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouverez bientôt sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Après Melide, le Camino serpente à travers une forêt ombragée, le long des chênes et des châtaigniers laissant de plus en plus place à l’eucalyptus, plantées pour le papier et le bois. Ces forêts sont entrecoupées de champs de maïs. Les champs à l’ouest de Palas de Rei sont appelés Campo dos Romeiros (champ des Romains). Il y a très peu de dénivelé sur le Camino de Melide à Arzúa, mais le chemin monte et descend continuellement, car de nombreuses petites rivières de la région ont creusé de profondes vallées. Beaucoup de petits villages conservent leur atmosphère galicienne rurale ancienne, avec leurs hórreos ou leurs meules de foin ou de maïs. Le parcours va et vient le long serpent que fait la N-547, mais aujourd’hui, à dire vrai, il n’y a pas de “Senda de los Peregrinos”. Cela change la vie. Quand on regarde discrètement la tête que font les pèlerins, on en voit qui tirent des gueules de plus en plus maussades. L’Espagne est un long parcours. Et ceux qui viennent de très loin n’ont qu’une hâte : en finir. Les pèlerins touristes de Sarria, c’est une toute autre histoire. Les moins sportifs souffrent. Les autres suivent leur vie. Le certificat est au bout du chemin.

Plus on se rapproche de Santiago, plus le nombre de pèlerins enfle sur le parcours. Mais, ici, les pèlerins, pour une grande partie, ne font pas halte à Melide, allant à Arzúa directement. Mais est-ce si vrai que cela ? Il y a 700 lits disponibles à Melide. Ils ne sont pas là pour justifier un grand tourisme espagnol interne. Il n’y a pas grand-chose à faire à Melide. Encore un mot. Nous n’avons pas vu une seule église ouverte sur le parcours, et tous les hameaux n’en ont pas, ce qui n’est pas la routine en Espagne du Nord. Souvent, ces églises sont ouvertes pour les messes du dimanche ou des jours fériés.

Difficulté du parcours : Les dénivelés (+272m/-333m) sont assez raisonnables pour une étape de 14 km. C’est un jeu de montagnes russes, d’un ruisseau à l’autre, tout au long de l’étape. Il y a parfois des portions à près de 15% de pente, le plus souvent en descente.

Dans cette étape, vous marcherez plus sur la route que sur les chemins, ce qui est une exception sur le Camino francés. Mais ce sont des routes peu fréquentées :

  • Goudron : 7.9 km
  • Chemins : 6.2 km

Nous avons fait le parcours depuis  León en automne, dans un temps assez clément, contrairement à la première partie du parcours,  faite sur un sol détrempé, le plus souvent dans la boue collante.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés”, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : Entre campagne et sous-bois.

 

Aperçu général des difficultés du parcours :  parcours sans aucune difficulté.

 

Ce matin, c’est jour de marché à Melide. Les jambons pendent de l’étal. Le prix est très raisonnable : 5 Euros, le kg. Certains pèlerins vont jusqu’ à acheter un jambon entier de 5 kg pour le mettre dans leur sac.
Le Camino traverse les rues étroites de la partie ouest de la ville.
Il y a même un hórreo ici en ville. C’est vous dire l’importance de ces greniers dans cette partie de la Galice.
Peu après, le Camino longe le cimetière. En Espagne, l’architecture funéraire est tout un art.
Puis, la pente se fait rude et le chemin caillouteux descend entre les murs de pierre…
…pour rejoindre la N-547, à la sortie de la ville. Plus on se rapproche de Santiago, plus les vrais pèlerins, c’est-à-dire, ceux qui sont partis de loin avec leur gros sac, se diluent dans le flot des pèlerins touristes.
Ici, le Camino traverse la route nationale et se dirige vers Santa Maria de Melide où il quitte aussi l’axe pour passer devant l’église.
Devant l’église se dresse un cruceiro représentant la crucifixion. L’église de Santa María de Melide du XIIème siècle est classée monument national. C’est un joyau du style roman galicien, avec ses entrées décorées et ses chapiteaux intensément décorés. Elle n‘est ouverte que le dimanche et les jours fériés.
Juste au-delà de l’église, un pont traverse le petit Río Lázaro.
Il y a une fontaine-lavoir ici sous les arbres. Peu après, le goudron cesse et une route de gravier longe les quelques maisons de A Carballal.
La route de terre battue se balade ici dans la campagne, parfois dans des tunnels de verdure, sous l’ombre généreuse des chênes.
Ici, nous sommes à 57 kilomètres de Santiago.
Bien que le Camino de Santiago puisse parfois être perçu comme un itinéraire unique et presque comme une autoroute pour les pèlerins dans laquelle il suffit d’avancer, la vérité est que le Chemin de Saint-Jacques est plein de bifurcations que le pèlerin peut prendre parfois pour visiter des lieux significatifs. Nous l’avons déjà vu du côté de Portomarín. Il s’agit des Voies Complémentaires. Il y en a plus de 20, selon la nouvelle signalétique installée par le Xacobeo, le Jacobeo, l’organisation faitière des Chemins de Compostelle en Espagne, une institution tentaculaire.

L’une des nouvelles Voies Complémentaires, qui se sépare de la route principale à Melide, a été récemment balisée, traçant un itinéraire alternatif qui traverse le village de Penas, sans tradition jacobéenne enregistrée jusqu’à présent, puisqu’il est affirmé que le Camino de Santiago n’a jamais traversé Penas. Alors, ici, contrairement à Portomarín, n’y allez pas, ou si vous y allez, vous retrouverez le Camino officiel un peu plus loin.

Ici, le chemin descend vers le ruisseau de Catasol. La pente est soutenue sous les feuillus, des chênes principalement, qui rivalisent de puissance et d’élégance.
Mais, dans la Galice de l’ouest, les forestiers ont planté des eucalyptus qui font place nette autour d’eux, et qui, si l’occasion leur en est donnée, dominent le paysage et soumettent les autres arbres. Ce sont de véritables tyrans.
Parfois, dans les forêts, l’obscurité apporte le silence, un silence fait de souffles légers, d’infimes bruissements et de mille chuchotements. Vous devrez choisir un horaire différent de la foule des pèlerins, pour jouir de cet état. Car, quand débarquent la cavalerie américaine ou les guérilleros espagnols, c’est plutôt la corrida par ici. Et que dire des américains du Sud ? Là, il vous faudra boucher vos oreilles. Il n’y a guère que les coréens, qui chuchotent, comme pour s’excuser d’être là, qui vous permettront d’apprécier le silence des bois. Ici, vous en avez encore pour 50 kilomètres pour apprendre à distinguer tout ce gentil petit monde de touristes pèlerins.
Au bas de la descente, le Camino traverse le ruisseau par une étroite passerelle en granite que les pèlerins doivent emprunter en file indienne. Ce matin, le temps est grisaille dans le pays.
Depuis le ruisseau, le chemin remonte d’abord en sous-bois. Ici, les eucalyptus ont disparu et ce sont maintenant les châtaigniers qui font la guerre aux chênes.
Plus haut, les clairières apparaissent ainsi que les premières maisons de O Barreiro de Abaixa (en bas).
Ici, on cultive aussi les choux hauts sur pattes.
Le chemin ne passe pas au centre du village.
Plus haut, il va tenir un peu compagnie à la route nationale. En Espagne, tous les passages près des routes sont signalés par des panneaux d’avertissement, que de nombreux pèlerins estimeront superflus. Mais prudence oblige, même si la circulation n’est pas débordante ici.
La route longe les maisons de l’autre parte du village. Puis, le Camino quitte la route…
…pour descendre en pente douce sur un large chemin dans les feuillus.
Ici encore, les eucalyptus jouent le concert avec les chênes et les châtaigniers.
Peu après, la terre battue cède la place au goudron, et le Camino sort du bois pour trouver une taverne au bord de la route, très accueillante pour se restaurer.

Section 2 : Dans les forêts de Melide.

 

Aperçu général des difficultés du parcours :  parcours avec des pentes conséquentes.

Depuis la halte, le Camino suit encore un peu la route qui entre à nouveau dans le bois.
Puis, dans la forêt, la pente est douce. Les cyclistes n’utilisent même pas les freins.
Ce qui n’est plus le cas, lorsque le chemin de terre glaise se rapproche du ruisseau de Valverde.

Au niveau du ruisseau un belle place de pique-nique se cache sous les grands arbres. Vide, comme le plus souvent sur le Camino francés.

C’est toujours le même scénario depuis quelques jours. Le ciel est gris en début de matinée, puis le temps devient agréable. Alors, le paysage se fait encore plus doux sur la large avenue de terre battue dans les prés et les chênes.
Bientôt, c’est la route goudronnée et c’est A Paroxa, avec ses maisons dispersées dans les arbres fruitiers et les choux montés sur échasse.
Peu après, et de manière presque contiguë, la route arrive à Boente da Baixo.
Boente est un hameau divisé en deux par la route nationale N-547. Le village possède une bonne infrastructure pour les pèlerins. Le lieu est connu pour ses fromages. On trouve encore des hórreos ici, mais plus modernes.

Un cruceiro sobre se dresse lorsque le village se déplace du côté de la route nationale.

L’église de Santiago de Boente est documentée du VIIIème siècle, bien que le bâtiment actuel date du XXème siècle.
Une route dallée sort du village.
Puis, à l’entrée du sous-bois, c’est un chemin qui va descendre en pente très soutenue pour un bout de temps. Les chênes vous accompagnent dans un univers obscur et humide.
Chemin faisant, le Camino croise une petite route vicinale. Mais, il continue de descendre tout droit en direction du Rio de Boente. La végétation, toujours la même, est dense ici.
Plus bas, il passe sous un pont de la route nationale…
…avant de tomber sur une place de pique-nique dans un cadre enchanteur près de la rivière.
Le chemin remonte du ruisseau d’abord entre clairières et sous-bois de chênes avant tout.
La pente augmente rapidement dans la forêt, à 45 kilomètres de Santiago.
A la sortie de la forêt, le chemin retrouve la route nationale…
… et s’en va sur une petite route parallèle vers A Castañeda.
La route s’en va en pente douce le long des maisons de A Fonte Prata, puis de A Castañeda.
Dans le village, le Camino change de direction et s’en va à un carrefour vers Rio. C’est ici, à Castañeda, que les pèlerins médiévaux déposaient les roches calcaires qu’ils avaient apportées de Triacastela pour être cuites dans un four à chaux utilisé pour la construction de la cathédrale de Santiago. Le Codex Calixtinus le mentionne. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun signe du four.

Section 3 : Par monts et par vaux dans la campagne et la forêt.

 

Aperçu général des difficultés du parcours :  parcours avec des pentes conséquentes.

Il règne avant tout une activité agricole ici. Mais, les possibilités pour les pèlerins ne sont pas négligeables.
Depuis Castañeda, une assez longue route mène au hameau de O Pedrido.
C’est un hameau de campagne, avec des maisons pas très anciennes.
Ici, les cultures se partagent l’espace avec les prairies et les bosquets. A deux pas, la route passe au hameau de Rio, au fond d’une cuvette.
C’est ici que coule le Rio Ribeiral, un petit ruisseau adjacent à une place de pique-nique.
Ici, il n’y a pas de nombreux piqueniqueurs. Par contre, il faut prendre son ticket pour soulager sa musculature à la table de message, en pleine nature.
Depuis le ruisseau, la route monte en pente douce dans les cultures. En automne il n’y a plus que les maïs.
Plus loin, après le croisement avec une route, le Camino se met à monter vers les bois en pente de plus en plus soutenue, mais il n’y a rien de sévère dans cette étape.
Plus haut, quand la pente devient plus soutenue, les eucalyptus vous font signe pour ne pas laisser les chênes dans leur solitude.
Plus loin, la route amorce une longue descente de la colline. Une file ininterrompue, bigarrée et hétéroclite joue avec la pente. Depuis Sarria, il est très aisé de savoir qui a commencé le parcours là-bas. Ce sont ceux qui donnent du “Buen Camino” quand ils vous croisent. Les autres, ceux qui viennent de très loin, parfois à plus de 2’000 km d’ici, sont lassés de le dire. Même les coréens, qui débutent leur périple à Roncevaux, ont rayé le mot sésame de leur vocabulaire.
Dans les groupes, les discussions vont bon train, inutiles comme le plus souvent. Les solitaires, souvent des personnes plus âgées, s’économisent.
Plus bas, au milieu des eucalyptus, des chênes et de quelques conifères, pousse le maïs.
Peu après, le chemin passe sur un pont au-dessus de la N-547.
Plus bas, le chemin se rapproche à nouveau de la civilisation. Il y a quelques belles demeures perdues dans la végétation. Ici, le Camino, c’est du goudron.
Mais la pente reste raide sur la route jusqu’à la rivière. On devine qu’ici le pays paraît un peu plus peuplé que durant la première partie de l’étape.
Au bas de la descente, la route arrive dans la périphérie de Rivadiso. Et voici le premier bar. Il en est toujours ainsi. Les premiers sont les mieux servis. C’est une règle essentielle du marketing. Alors, les pèlerins assoiffés ou non se ruent sur la terrasse, pour parler de leurs exploits très relatifs de la journée. Viva el Camino francés. “Buen Camino”.
Le village est juste en dessous. Rivadiso (Ribadiso do Baixo) tire son nom de son emplacement sur le Río Iso. Un pont enjambait le Río Iso ici depuis le VIème siècle. Deux autres ponts romans furent construits au XIIème et au XIIIème siècles.
Le cadre du village et enchanteur. De nombreux pèlerins logeront ici, car Arzúa est plutôt rébarbatif.
Il y avait autrefois un hôpital de pèlerins du XVème siècle, l’hôpital de San Antón. Il a été restauré dans les années 1990 et sert maintenant d’“albergue”.
A la sortie du village, la route monte en pente douce sur la colline.
Ici, nous sommes à 40 km de Santiago. La porte à côté, non ?
Puis, la route fait un crochet pour passer en tunnel sous la N-547.
Le Camino monte encore passant près des maisons de Ribadiso de Arriba, étagées sur la colline.

Section 4 : Vers Arzúa.

 

Aperçu général des difficultés du parcours :  parcours sans aucune difficulté.

La route qui monte toujours en pente douce sort des dernières maisons de Ribadiso de Arriba.
Elle se rapproche à nouveau de la N-547. Ici, un dernier hórreo à se mettre sous la pupille, qui ne doit plus servir à grand-chose.
Peu après, le Camino rejoint la route nationale.
C’est alors une longue approche de la ville sur une bande de terre le long de la nationale.

Nous sommes alors à 39 kilomètres de Santiago. Les plus courageux iront peut-être en une seule étape jusqu’à Santiago.

Peu après, le Camino pénètre dans la ville proprement dite sur le trottoir.
Arzúa (6’000 habitants), c’est avant tout, pour les pèlerins, une longue rue où se succèdent les bars et les logements.
Plus loin, le Camino arrive dans un quartier qu’on pourrait baptiser de vieille ville. Ce n’est sans doute pas ici que vous allez programmer vos prochaines vacances en Espagne. Arzúa est le dernier grand centre de population avant d’atteindre Santiago. C’est une ville connue pour son fromage et son miel. Sur la place se trouve une statue moderne d’un fromager. Il existe des preuves archéologiques que cette zone était déjà habitée quelques siècles avant J.C. par les celtes. Puis, elle vit la présence des romains et des arabes. Après la Reconquista, le repeuplement a dû être assez tardif, puisque le Codex Calixtinus y fait référence sous le nom de Villanova (ville nouvelle). Au Moyen Âge, c’était une seigneurie de l’archevêque de Compostelle. Le village s’est développé rapidement au XIème siècle, à l’apogée du Camino au Moyen Âge, quand Arzúa était traditionnellement la dernière étape avant Santiago. Pendant la majeure partie du Moyen Âge, Arzúa était un petit village fortifié. Mais les murailles ont disparu.
Peu après, le Camino arrive près de la Capela da Madalena.

La Capela da Madalena, une chapelle gothique dédiée à Santa María Magdalena, qui faisait partie d’un monastère augustin fondé au milieu du XIVème siècle, dépendant de Sarria. Aux XVIème et XVIIème siècles, les moines de Sarria y entretinrent un petit hôpital de pèlerins. Plus tard, les frères s’installèrent à Santiago, et le monastère disparut jusqu’à ce qu’il ne reste plus une pierre. Seule subsista la chapelle et le culte s’y tint jusqu’à la fin du IXème siècle, quand elle fut abandonnée. Elle fut utilisée depuis comme prison ou comme grenier, avant d’être restaurée.

A deux pas, l’église de Santiago est récente, de la fin du XIXème siècle, bâtie sur les ruines d’une ancienne église baroque.

Logements


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Etape suivante : Etape 15:  De  Arzúa à O Pedrouzo
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